"Je suis l'espace où je suis"
Noël Arnaud, L'état d'ébauche
je suis l'espace où je suis
dessins photographies vidéos
Cette section présente mes recherches artistiques réalisées en 2009 dans le cadre de ma dernière et cinquième année d'études au sein de l'atelier de dessin de l'Académie des Beaux-Arts de Tournai, sous la direction du professeur Saskia Weyts.
le projet artistique
Ce projet artistique a pris naissance et a été développé sur le littorale du Nord-Pas-de-Calais, au milieu d'un site naturel protégé : les dunes de Slack. Ce paysage naturel a été, pendant plusieurs mois, le lieu privilégié de recherches et d'explorations plastiques par le biais du dessin, de la photographie et de la vidéo... un véritable atelier à ciel ouvert!
De prime abord, le sujet semble être le paysage. Mais c'est surtout la structure de l'espace qui se révèle être au coeur du projet artistique, tout à la fois source de l'impulsion créatrice et sujet d'explorations plastiques variées.
Un paysage ouvert, fait de grandes étendues mais qui, en même temps, préserve une certaine intimité, donnant l'impression d'être enveloppé, protégé par celui-ci.
De prime abord, le sujet semble être le paysage. Mais c'est surtout la structure de l'espace qui se révèle être au coeur du projet artistique, tout à la fois source de l'impulsion créatrice et sujet d'explorations plastiques variées.
Un paysage ouvert, fait de grandes étendues mais qui, en même temps, préserve une certaine intimité, donnant l'impression d'être enveloppé, protégé par celui-ci.
"Dès que nous sommes immobiles, nous sommes ailleurs; nous rêvons dans un monde immense! L'immensité est le mouvement de l'homme immobile" (Gaston Bachelard, La poétique de l'espace, p.169)
Qu'est-ce qu'habiter l'espace?
Dans La poétique de l'espace, Gaston Bachelard se demande " (...) comment nous nous enracinons jour après jour dans un coin du monde ? ". Dans l'un des chapitres intitulés " Immensité intime ", il souligne avec justesse les liens profonds qui peuvent unir les grands espaces et notre propre intériorité dans ce qu'ils comportent chacun de part d'infini. Il évoque ainsi " une consonance de l'immensité du monde et de la profondeur de l'être intime ".
"Une immensité sans autre décor qu'elle-même, précise-t-il, (...) est une conquête de l'intimité " (Bachelard, 1957). Il nous montre aussi à cette occasion, comment les souvenirs participent pleinement de notre façon d'habiter l'espace.
Dans La poétique de l'espace, Gaston Bachelard se demande " (...) comment nous nous enracinons jour après jour dans un coin du monde ? ". Dans l'un des chapitres intitulés " Immensité intime ", il souligne avec justesse les liens profonds qui peuvent unir les grands espaces et notre propre intériorité dans ce qu'ils comportent chacun de part d'infini. Il évoque ainsi " une consonance de l'immensité du monde et de la profondeur de l'être intime ".
"Une immensité sans autre décor qu'elle-même, précise-t-il, (...) est une conquête de l'intimité " (Bachelard, 1957). Il nous montre aussi à cette occasion, comment les souvenirs participent pleinement de notre façon d'habiter l'espace.
Et si, comme le souligne Giuseppe Penone dans Respirer l'ombre "l'identité est un espace, l'espace de son corps (...) l'espace où la personne se projette", nous ressentons profondément que l'identité c'est aussi l'espace qui entoure et englobe le corps; c'est l'espace où le corps se projette. Car si l'espace est une étendue, il est aussi un lieu habité tout à la fois par notre corps et notre propre intériorité. C'est pourquoi l'espace est constitutif de notre identité.
Notre exploration artistique a été guidée par un questionnement permanent : comment le corps peut se faire, par la médiatisation du dessin, de la photographie ou de la vidéo, pleinement l'écho du paysage qui l'entoure, et par delà le paysage, comment peut-il se faire le point de résonance de la structure particulière de l'espace dans lequel il s'inscrit?
L'ensemble du matériel accumulé au cours du projet - dessins, photographies et vidéos - tente ainsi de rendre compte de diverses expériences de confrontation du corps au paysage, ou plus précisément, à l'espace-paysage. Car il faut garder à l'esprit que la thématique du paysage n'est ici qu'un prétexte pour explorer le rapport entre identité et espace. Un espace qui, par sa structure comme par sa forme, est aussi constitutif de notre identité profonde.
Notre exploration artistique a été guidée par un questionnement permanent : comment le corps peut se faire, par la médiatisation du dessin, de la photographie ou de la vidéo, pleinement l'écho du paysage qui l'entoure, et par delà le paysage, comment peut-il se faire le point de résonance de la structure particulière de l'espace dans lequel il s'inscrit?
L'ensemble du matériel accumulé au cours du projet - dessins, photographies et vidéos - tente ainsi de rendre compte de diverses expériences de confrontation du corps au paysage, ou plus précisément, à l'espace-paysage. Car il faut garder à l'esprit que la thématique du paysage n'est ici qu'un prétexte pour explorer le rapport entre identité et espace. Un espace qui, par sa structure comme par sa forme, est aussi constitutif de notre identité profonde.
le processus
Cet espace-paysage a fait l'objet d'une exploration progressive qui a pris la forme d'un long processus itératif, associant tantôt le dessin de croquis, tantôt la photographie, le dessin grand format ou encore, les actions vidéographiées. A de rares exceptions, l'ensemble du travail artistique a été réalisé sur place, tout au creux du paysage, et s'est déroulé de façon intensive et régulière sur plusieurs mois (de janvier à juin 2009).
Même si notre démarche a fait largement appel aux médiums de la photographie et de la vidéo, nous avons accordé une place privilégiée au dessin, en tant que ce médium nous permettait, par l'investissement physique qu'exige l'acte de dessiner, d'explorer et d'approfondir l'implication directe du corps dans le processus de création.
L'ensemble du processus artistique mis en oeuvre est ainsi tendu par une visée : la recherche d'un point de rencontre, un moment d'entrelacement, entre l'espace du paysage, l'espace du dessin et l'espace du corps.
Même si notre démarche a fait largement appel aux médiums de la photographie et de la vidéo, nous avons accordé une place privilégiée au dessin, en tant que ce médium nous permettait, par l'investissement physique qu'exige l'acte de dessiner, d'explorer et d'approfondir l'implication directe du corps dans le processus de création.
L'ensemble du processus artistique mis en oeuvre est ainsi tendu par une visée : la recherche d'un point de rencontre, un moment d'entrelacement, entre l'espace du paysage, l'espace du dessin et l'espace du corps.